Sous le renaissance italienne, Venise est une république prospère et puissante. Placée à l'entré de la mer Adriatique, elle s'ouvre aux richesses de l'Orient et devient rapidement la capitale mondiale de la verrerie et de la fabrication des perles en verre.
L'extraordinaire croissance de cette industrie florissante oblige à transférer toutes les manufactures de verre sur l'île voisine de Murano, afin de protéger la cité contre les risques d'incendie et de préserver les secrets de fabrications. Car, depuis le milieu du XV siècle, les verriers vénitiens s'imposent comme les héritiers du raffinement antiques, en réinventant la technique des perles mosaïquées. Un procédé d'étirage de baguettes en verre composites remplace l'enroulage et le moulage plus lents, permettant une production en série de perles. Très prisées, ces perles, dont la célèbre millefiori ("mille fleurs"), la plus appréciée des peuples autochtones rencontrés lors des conquêtes.
Le monopole de la cité des Doges sur la production des perles est alors presque total jusqu'au XVIII siècle. En 1764, la production hebdomadaire atteint plus de deux tonnes de perles.
Pour protéger cette hégémonie, des lois, édictées des 1490, interdisent aux verriers de Murano, sous peine de mort, de divulguer leur secrets de fabrications ou de s'établir ailleurs pendant cinquante ans. Il en ira autrement à partir du XVII siècle, lorsque le volume des échanges en Afrique et en Asie du Sud-est encouragera l'émergence de nouveaux centres de production en Europe (Jablonec, Amsterdam,aux Pays-Bas...).