Les perles de Mésopotamie.
Partis du Caucase, les Sumériens se sont installés dans le sud Mésopotamie (l'Irak actuel) vers le quatrième millénaire avant notre ère. Là, ils ont atteint un niveau de perfection technique et artistique remarquable, et ont apporté une contribution décisive à l'essor de la civilisation, notamment par l'invention de l'écriture cunéiforme, de la roue et du procédé de la "cire perdue".
Sous leur règne, l'art de la perle connaît une évolution sans précédent. Les techniques de fabrication se développent rapidement : maîtrise du polissage, précision dans la taille des pierres, raffinement des techniques d'orfèvrerie. Rois et prêtres sont friands de perles en matières rares et précieuses, témoins de leur degré de prestige. Les bijoutiers sumériens travaillent donc l'or importé d'Anatolie et d'Iran, l'agate (pierre semi-précieuse jaune orangé) venue d'inde et d'Afghanistan ainsi que le palis-lazuli (pierre bleue) d'Afghanistan.
La découverte des tombes royales de la ville sumérienne d'Ur environ 2 500 av J.C.), par Léonard Woolley à la fin des années 1920, provoque alors un aussi grand retentissement que celle de Toutankhamon à la même époque. Près de mille huit cent tombes, dont seize qualifiées de "royales", ont livré quelques-unes des perles les plus remarquables au monde antique. Celles de la tombe de la reine Pou-abi sont d'une facture admirable, façonnées en cornaline, lapis-lazuli, agate, or et argent.
Les qualités technique et artistiques des perles sumériennes exerceront une forte influence sur les cultures d'Asie occidentale et celles de l'ensemble du monde méditérranéen.